#10 l’audacieuse
Chantons sous la pluie
Les années 1950 voient se démultiplier l’image de la femme, omniprésente dans la presse, sur les affiches publicitaires ou de cinéma, mais également sur les écrans de télévision noir et blanc – de plus en plus nombreux dans les foyers. De Broadway à Hollywood, ces temps de renouveau sont propices à la comédie musicale qui allie l’allégresse du chant à la légèreté de la danse. Dynamique et gymnique, le corps de la femme bouge et se dévoile à la vie comme à l’écran.
Les maisons de couture développent leurs propres accessoires, parfums mais également lingerie. La mode met en valeur les courbes du corps féminin et privilégie la délicatesse des dessous : la lingerie ne soutient plus seulement l’architecture du vêtement mais devient un article de plaisir à part entière. Gaines-culottes, guêpières, serre-tailles, balconnets, soutiens-gorge pointus prennent le pouvoir et fusellent une silhouette féminine volontiers agrémentée de dentelle Leavers.
Au cinéma, le fantasme de la danseuse de cabaret est récurrent, la guêpière en dentelle et l’actrice font l’affiche de nombreux films. Marlene Dietrich ouvre la danse dans L’Ange Bleu (1930) de Josef Von Sternberg et suivront Cyd Charisse dans Chantons sous la pluie (1952) de Stanley Donen et Gene Kelly, et Anouk Aimée dans Lola (1961), film français de Jacques Demy, puis Sophia Loren dans Hier, aujourd’hui et demain (1963) de Vittorio De Sica, ou encore Liza Minelli dans Cabaret (1972) de Bob Fosse. La dentelle modèle la silhouette des icônes de beauté qui se font une taille de guêpe.