#03 la rêveuse
En haut de l’affiche
Le milieu du XIXe siècle est l’avènement de la « star » féminine, objet de tous les fantasmes. Le développement de la photographie et de la presse illustrée favorise le succès des cantatrices d’opéra, des chanteuses de café-concert et bientôt des comédiennes telles que Sarah Bernhardt (1844-1923).
Première vedette internationale, elle se produit dans des tournées triomphales sur les cinq continents. Sa renommée se fonde sur les rôles masculins qu’elle interprète dont Hamlet de Shakespeare. Éprise de liberté, insouciante du qu’en-dira-t-on, elle est le prototype des stars d’aujourd’hui dont le moindre geste est traqué par les gazettes. Consciente de l’importance de son image, elle fait appel à Nadar, dont la qualité artistique des portraits photographiques contribue en grande partie à forger son aura, et sur lesquels elle signe les premiers autographes. Elle emploie Alfons Mucha pour dessiner un nouveau style d’affiche théâtrale, où l’actrice représentée seule, et presque grandeur nature, est magnifiée.
La tragédienne accorde une importance particulière à ses vêtements. Elle se fournit auprès des meilleurs couturiers parisiens et choisit pour la scène des tenues très luxueuses aux tissus richement ornés de pierreries et de brocarts dans le goût de l’époque pour les étoffes orientales. Ce type d’ouvrage se mécanise grâce à l’invention de la machine à broder dite Cornely et la dentelle Leavers se complexifie par l’ajout de nouvelles matières : cordelettes, soutaches, paillettes.